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Strasbourg du XIII° siècle à la Révolution


Le système des corporations : administration d'une ville libre

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Un peu d' histoire !


Au Moyen-âge, la cité était gouvernée par l'évêque qui disposait de pouvoirs importants. Peu à peu, la lutte pour s'affranchir de son autorité, déjà latente, trouva une issue finale le 8 mars 1262. Les Strasbourgeois, en révolte, conduits par Conrad Liebenzeller et Nicolas Zorn affrontèrent et écrasèrent les troupes de l'évêque Walter de Géroldseck à la bataille d'Hausbergen. Vaincu, celui-ci se retira. Une nouvelle administration de la ville vit donc le jour et à partir de 1271, quatre « Burgmeisters » furent élus pour diriger la cité, chacun officiant un trimestre. Cependant, cette gestion de la ville demeurait entre les mains du patriciat, c'est-à-dire les citadins les plus riches et les plus influents, dont une bonne partie de nobles. Les bourgeois et artisans, puissante force économique de la ville, jusque là écartés des affaires de la cité, cherchèrent donc à se libérer de cette tutelle insupportable de la noblesse strasbourgeoise que la victoire sur l'évêque avait grisée.


            Un premier incident sérieux opposa les artisans à quelques membres de la noblesse de la ville en 1308 lors d'une échauffourée sur le pont de la Haute-Montée. On dénombra plusieurs morts du côté des artisans. Puis, le 20 mai 1332, à l'issue d'un banquet officiel du Conseil du Magistrat donné dans le jardin de la résidence des Ochsenstein, au 9, rue Brûlée, un incident entre les deux familles nobles les plus importantes, les Zorn et les Müllenheim, dégénéra en une véritable bataille rangée opposant deux jours durant les deux factions : on dénombra 21 tués. Devant la gravité de la situation, les maîtres des corporations et les bourgeois influents intervinrent alors en force et obtinrent le transfert provisoire du pouvoir exécutif à un conseil des maîtres des corporations ainsi que la remise des clefs, du sceau officiel et de la bannière de la ville. Les partis nobles furent désarmés. Ce nouveau conseil urbain, présidé à tour de rôle par 4 maîtres des corporations qui se relaieront tous les trois mois, fut chargé d'élaborer une nouvelle Constitution. Une nouvelle charte est mise en place en 1334, proposant un  régime plus équilibré. Un conseil (25 nobles et 25 bourgeois) est élu avec à sa tête un « Ammeister », premier magistrat de la ville, issu de la bourgeoisie et dont la régence durait un an. Simultanément, une cérémonie annuelle de prestation de serment à cette nouvelle constitution est instaurée, le « Schwoerbrief ». Le texte de ce serment, expression de l'unité et de la solidarité de la bourgeoisie, subsistera jusqu'à la Révolution.


            En 1433, une commission de treize membres entreprend de réviser la législation pour se rendre bien vite compte, que les dysfonctionnements constatés dans l'application de la constitution, tenaient moins de l'insuffisance des lois que de leur inobservation. Elle met alors en place un conseil de quinze membres ayant pour mission de veiller au strict respect des règlements en vigueur. Avec la création de cette « Chambre intime des XV », comme elle était dénommée à l'époque, l'administration de la ville s'affirma progressivement de façon définitive pour déboucher sur une nouvelle constitution en 1482. Celle-ci restera en place jusqu'en 1789.


Fond de page : Tonnelier : gravure en bois dans la cour du n°5, quai Saint-Thomas

Bataille d'Hausbergen - 8 mars 1262

Illustrations de Schweitzer :

Strasbourg historique et pittoresque depuis son origine jusqu'en 1870 d'Adolphe Seyboth pages 7 et 157

Echauffourée du Pont-de-la-Haute-Montée - 1308

Réalisation : Joël Durand - octobre 2016 (mise à jour mai 2022)