index
01-batterie_graf_spee
02-mur_atlantique
03-garnison_graf_spee
04-mobilisation_defaite
05-occupation
06-rationnement
07-collaboration
09-services_speciaux
10-combats_liberation
11-souvenirs_enfants

La résistance (1940-1944)


"Nous sommes encerclés à Bir Hakeim, un point d’eau désaffecté au milieu du désert lybien. Cette nuit nous avons ordre de briser les lignes ennemies et évacuer la position. Mon lieutenant est Jean Devé, un ancien de 14-18, un patriote qui n’attend plus rien de la vie. Il a le commandement des cinq équipages survivants de chenillettes Bren carrier. C’est la nuit, la progression commence. Dans son carrier, debout près du pilote, il ouvre une brèche en écrasant successivement deux mitrailleuses. Dans la nuit, à la lueur d’un camion qui brûle, on aperçoit la voie de sortie à travers le champ de mines. Une route encore défendue par un canon antichar de 50 mm allemand. Devé fonce sur lui, l’attaque à la grenade, mais au moment où celle-ci éclate, il s’écroule, mortellement touché par un obus tiré l’instant d’avant. Après cette percée héroïque, le flot de véhicules s’engouffre dans le couloir libéré…"


Didier Corbonnois - Brest

13°DLBE - 9° Cie du 3° bataillon (nuit du 10 au 11 juin 1942)


"Madame, votre mari est mort au cours d’un incendie survenu à bord. Il a été asphyxié, pour être descendu à deux reprises dans les compartiments enfumés. Il était remonté une première fois très étourdi et avait même perdu connaissance. Il est redescendu quand même, entraîné par l’esprit de dévouement que nous lui connaissions tous. Une équipe l’a retrouvé inanimé. L’aumônier du Jean Bart a pu assister votre mari, et lui donner l’extrême onction et l’absolution. Vous pouvez avoir confiance que Dieu lui a fait un bon accueil là-haut, où il est très bien mort. Je vous ferai parvenir d’ici quelques temps ses affaires personnelles, notamment son uniforme et son sabre".


Marie Yvonne Armand - Le Conquet

Épouse d’un marin embarqué sur le Jean Bart (27 juillet 1942)


"Anti nazi depuis l’entrée en guerre, et après quelques petites missions pour la résistance, j’entre officiellement dans le réseau Jade Fitzroy, sous-réseau Q, à partir du 1° mars 1943. Pour les services secrets britanniques, je deviens « Philippe », sous le matricule Z/Q/35.

Grâce à mon statut d’ouvrier de l’artillerie navale à l’arsenal de Brest et membre de la défense passive, je peux aller presque partout. Dans nos missions de repérage, chaque détail compte : habits, itinéraires, faux-papiers… Il faut tout voir sans paraître regarder, et tout ça sous l’œil de l’ennemi. Je compte, mesure, identifie et mémorise méthodiquement tout ce que je vois : activités de la Marine, positions des batteries de D.C.A, bunkers, champs de mines, réseaux de barbelés, fossés antichar, etc. Chaque nuit, je travaille sur une table à dessin installée dans les combles, à la seule lumière d’une lampe à pétrole. Je retranscris toutes les informations sur des copies manuscrites de cartes d’état-major… Le chef de réseau transmet les renseignements les plus urgents par radio aux Anglais, les autres sont microfilmés et envoyés à Londres afin de guider les actions alliées : rais aériens et maritimes, préparation du débarquement."


Agent du réseau Jade Fitzroy


"Durant toute la guerre, je ne me suis jamais vraiment engagé contre l’occupant…jusqu’au jour où, en sortant du cinéma d’Huelgoat, un groupe d’Allemands me passe à tabac sans raison. Je dois laver l’affront. Le soir même je m’engage dans les FTP. Rapidement, parachutages d’armes, maquis, attaques de convois ou de soldats isolés. Le 4 août 1944, lors d’une mission de reconnaissance, je tombe nez à nez avec l’ennemi. Juste le temps de me réfugier dans une maison. Avec cette mitraillette j’abats le premier poursuivant, blesse le second et ce n’est qu’après avoir perdu leur officier, tué, qu’ils battent en retraite".


Roger Péron - Locmaria Berrien - FTP Cie Barbusse (été 1944)


"Avec mon frère, dès 1942, nous entrons en résistance active. Embuscades contre des ennemis isolés, récupération d’armes, vol de cette machine à écrire à la Kommandantur de Huelgoat qui nous permet d’éditer des tracts anti-allemands. Nous n’en restons pas là : création du maquis de Trédudon puis de Plonevez du Faou avec Marcel Lozach, réception de parachutages sur le terrain "Framboise" à Bolazec et enfin suppression de milicien de la SPAC à la solde de la Gestapo. Observez bien ma carabine, vous y remarquerez les encoches que j’ai réalisées, représentant les trois ennemis abattus".


René Postollec - Huelgoat - FTP Cie du Docteur Jacq (1942-1944)