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08-resistance
10-combats_liberation
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Le SOE et les SAS (1944-1945)


"Le lieutenant Corda vient me trouver et me dit : "je cherche du monde pour composer des groupes de sabotage en France occupée, en Bretagne. Tu en feras partie. Tu parles breton, ça pourra servir, afin de faire le tri entre les résistants et les miliciens et collabos qui trainent là-bas". Nous sautons dans la nuit du 7 au 8 août. Après peu de temps, on aperçoit des hommes en armes autour d’un feu de camp. Ils ne parlent pas français. Le sous-lieutenant De Kerilis me demande ce qu’ils disent. Mais ce n’est pas le breton que je parle, et il finit par m’engueuler : "et merde, je suis avec le seul Breton qui ne comprend pas sa langue !". On apprendra quelques heures plus tard que c’était une garnison de Russes à la solde des Allemands !".


Ambroise Morizur - Saint-Pol-de-Léon - 4° SAS (août 1944)


"Avant chaque mission en zone occupée, je reçois des vêtements civils provenant de la garde-robe des services secrets : la coupe et les textiles doivent être exactement ceux utilisés en France dans la région où je vais sauter, et il ne doit y apparaître aucune marque de fabrique britannique. Par-dessus, j’enfile une large combinaison camouflée zippée sur l’avant, et de grandes bottes imperméables pour protéger mes souliers de ville. Une fois au sol, j’enterre rapidement mon parachute, ma combinaison et tout l’équipement, et je peux sortir de la campagne en costume impeccable, avec de magnifiques faux papiers. A chaque fois je me trouve une couverture : un travail qui me corresponde et une petite amie. Je ne choisis jamais nos promenades en amoureux par hasard. Une balade en canoë sera l’occasion de vérifier la structure d’un pont à faire sauter…

Lors de ma dernière mission en France occupée a lieu la libération du pays. Je prends contact avec des éléments du 1° SAS parachutés en arrière des lignes, et continue le combat avec eux. Par la suite je suis intégré aux services de renseignements français et parachuté en Allemagne derrière les lignes, afin de collecter des renseignements facilitant la progression des troupes. Capitaine à la fin de la guerre, la hiérarchie me demande d’aller combattre en Indochine. Je refuse, répondant que ce que l’on fait là-bas, c’est de l’occupation. C’est ce contre quoi je me suis battu ici. La sanction ne se fait pas attendre : je suis dégradé au rang de lieutenant et quitte l’armée."


Michel Ranson - agent SOE-SAS (1941-1945)